Journal
du bord
de Nesque

Je suis graphiste dans le Sud de la France, j'utilise CSS, HTML et Paged.js pour faire de la mise en page et j'essaie de travailler au maximum avec des logiciels libres et des outils traditionnels. Je suis actif dans plusieurs associations, j'organise des petits événements et je produis des semences paysannes.

Ce journal documente à la fois ma vie professionnelle et mes projets persos.

Manu Vazquez

3. Mélilot et crème brûlée

Une particularité de ma cuisine c'est que je souhaite me concentrer sur les produits qu'on peut trouver ici, en Vaucluse, donc exit les plats au lait de coco ou les desserts au café ou au chocolat.

Mais notre région est pleine de surprises : je me suis intéressé au mélilot, une plante qui pousse spontanément dans le coin et dont les fleurs séchées (et les graines aussi visiblement) dégagent un parfum vanillé. En ce moment le mélilot est en pleine floraison donc hier je me suis décidé à aller récolter quelques brins pour tester une recette de crème brûlée.

Pour la petite recette, je fait bouillir 1L de lait de soja dans une casserole avec deux grosses cuillères de miel et 2 à 3g de mélilot maximum (sinon le goût est trop présent) pendant 15min. Puis je filtre le lait et je rajoute 50g d'amidon de maïs (je le dillue d'abord dans une petite quantité de lait pour le fluidifier) et je rajoute 5min de cuisson à feu doux 5min. Avec l'amidon, le lait va devenir la crème onctueuse que je recherche. Je pense qu'on peut obtenir la même chose avec du psillium ou un roux, mais je n'ai pas encore testé. Enfin, pour la croûte caramélisée, autant s'amuser et proposer autre chose, pourquoi pas une semoule de cacahuetes ou des graines de sésame grillées ?

2. Qu'est-ce que je fais ?

Nous sommes mi-juin et je pense qu'il est temps d'entamer un suivi de mes activités. Je suis en train de lancer plusieurs projets en parallèle :

  • Le plus imposant et énergivore est le lancement d'une activité de traiteur, il s'agit de vendre sur les marchés et autres événements des plats cuisinés à partir de légumes que j'aurai réussi à cultiver moi-même. La tâche n'est pas aisée car je me suis mis en tête de suivre une formation en cuisine végétale pour enrichir mes techniques et de faire moi-même les travaux de ma nouvelle cuisine.
  • Je lance aussi une activité de maraîchage bio dont les légumes seront cuisinés dans mon activité de traiteur. Ce qui veut dire que je dois préparer mes cultures en parallèle de ma formation et des travaux.
  • Enfin, et toujours en parallèle, je prépare le lancement de mon studio de graphisme dont j'ai déjà parlé précédemment.

En réalité si je me permet de mettre de l'énergie dans la rédaction d'un blog c'est que j'ai passé le plus gros : les travaux de la cuisine sont bien avancés, les cultures sont plantées et la formation est bouclée. Cet exercice me permet de cadrer la fin des opérations, et puis ça me rappelle l'internet du début des années 2000.

1. Qui suis-je ?

Manu Vazquez, j'ai grandi à Venasque, au bord de la Nesque. Mes études m'ont amenées à vivre à Aix-en-Provence, Paris, Villefontaine, Marseille et Toulouse. J'ai commencé par des études en design graphique où j'ai appris à concevoir une affiche, une interface mobile, coder un site web, dessiner, mettre-en-page.

Puis je me suis orienté vers le design de service et la recherche. C'est-à-dire réfléchir à la façon dont les documents, les objets et tous les outils qui nous entourent nous facilitent ou nous compliquent la vie au quotidien. J'ai écrit un premier mémoire sur le concept naissant de tiers-lieux et le rôle qu'ils auraient dû jouer dans l'émancipation collective, puis un second sur les outils d'expression politique des gilets jaunes. À chaque fois, j'ai utilisé les moyens du design pour représenter, questionner et tenter de solutionner les problématiques que je pose à l'écrit, par exemple en retravaillant la mise-en-page des cahiers de doléance proposés lors de la crise des Gilets jaunes pour renforcer leur usage et leur portée.

En 2018, j'ai accompagné les agents publics de la Région Sud en réinventant leurs outils/méthodes de travail pour alléger les temps de réunion, guider efficacement les porteurs de projet culturel ou mieux prendre en compte les besoins des habitants.

En 2019, j'ai travaillé avec la CNIL sur l'identification des dark patterns : ces interfaces trompeuses qui poussent les internautes à souscrire involontairement à des offres, ajouter discrètement une option/assurance à leur achat ou les forcer à accepter les cookies.

En 2020, je décide de revenir aux fondamentaux en démarrant une activité de designer graphique. Pendant 5 ans je me professionnalise en concevant des affiches, des sites web et des livres pour des artisans, associations, collectivités locales et petites entreprises. Je me tourne de plus en plus vers les logiciels libres et des techniques traditionnelles comme le dessin, la peinture ou le collage, ce qui donne un style particulier, et donc reconnaissable, à mon travail.

En 2025, je passe à la vitesse supérieure en fondant mon studio de graphisme. Studio Nesque est né avec mon style et mon rapport aux logiciels libres comme marque de fabrique.

0. J'ai décidé d'ouvrir un journal de bord

J'ai surtout décidé de me lancer sans réfléchir dans une aventure qui m'a toujours fait du pied, celle de documenter mon processus de création et le suivi de mes projets. J'ai mis "projets" au pluriel car pour l'instant je n'imagine pas ne parler que de design graphique (mon activité professionnelle principale) ou que de projets associatifs (qui prennent des fois plus de place que mon activité pro). J'ouvre cet espace pour y consigner ce qui me plait, sans cadrage.

Ouvrir un journal de bord ça me procure à la fois un sentiment de facilité et d'immédiateté, comme envoyer le premier commit d'un nouveau repo sur gitlab, et en même temps ça génère plein de questions et de doutes sur comment commencer, comme une première séance chez un ou une psy à qui j'ai envie de donner 30 ans de contexte avant de pouvoir aborder les sujets qui m'animent maintenant.

Pour profiter de l'immédiateté sans souffrir des doutes je fais au plus rapide : je me lance dans la rédaction de cette première note sans réfléchir au ton, ni aux rubriques, ni à la diffusion, ni à la fréquence de publication. Je fabrique un mini site pour avoir un rendu qui me parle et voilà, l'aventure peut commencer !

Drôle de coïncidence, tandis que je rédige cette première note de journal, je vois qu'un ami m'a recommandé à une personne qui cherche des graphistes sur le réseau social Mastodon. Il se trouve que je n'ai ni réseaux sociaux (excepté Mastodon que je consulte plus ou moins) ni portfolio pour présenter mon travail et c'est justement le premier enjeu de ce journal : Raconter le lancement de mon studio de graphisme et du site qui va avec.